Pourquoi la basse séduit de plus en plus de musiciens amateurs ?

La basse n’est plus l’instrument caché du groupe. Depuis dix ans, les chiffres de vente affichent une progression remarquable de +23% en Europe selon le NAMM Global Report 2023, portée par les home studios, les covers sur YouTube et une vague pop-funk qui donne la part belle aux lignes de basse. C’est l’instrument du groove — celui qui peut transformer un simple accord en moment mémorable.

Au-delà du mythe du bassiste solitaire, la réalité : la basse est accessible, polyvalente, et offre de vrais plaisirs de jeu dès qu’on sait en aborder les bases. Que tu veuilles accompagner des morceaux, t’enregistrer facilement ou jouer le riff de “Billie Jean” en boucle, tout commence par un bon choix d’instrument.

Les critères décisifs pour une première basse à la maison

Toutes les basses ne se valent pas face aux attentes d’un débutant. En magasin comme sur le web, on est vite noyé sous les modèles et les promesses marketing. Pour sortir des pièges, voici une liste des points concrets à examiner avant de sortir la carte bleue :

  • Le poids et l’ergonomie : En situation “maison”, c’est capital. Les modèles plus légers (3 à 4 kg) préviennent courbatures et découragements, surtout si tu comptes enchaîner les séances assis à ton bureau (source : BassBuzz).
  • Le diapason : Privilégie un diapason “court” ou “medium” (30 à 32 pouces au lieu des traditionnels 34 pouces), qui facilite l’accès des petites mains, réduit la fatigue et favorise la précision pour les doigts débutants. C’est un vrai plus pour les ados ou les adultes débutants jamais vraiment copains avec les grands écarts.
  • Le type de corps et d’électronique : Les basses solid-body passives (type Fender Precision Bass ou Jazz Bass en entrée de gamme) sont plébiscitées pour leur simplicité d’usage, leur polyvalence et leur robustesse (la Fender Squier reste une référence, citée aussi bien dans Bassiste Magazine que par des écoles comme MAI France).
  • La facilité de réglages : Pontet ajustable, hauteur des cordes facile à bidouiller… ces petits détails font des merveilles au démarrage, pour éviter les douloureuses “cordes trop hautes” ou un buzz rageant.
  • La fiabilité de l’accordage : Des mécaniques stables (même basiques) épargnent bien des galères, la basse ayant tendance à se désaccorder plus vite que les guitares.

Côté budget, tu peux dégoter une basse très correcte autour de 250 à 350 € neuve (parfois 30 à 40% moins cher sur le marché de l’occasion, selon les relevés annuels de Reverb.com). Mais au-delà du prix, c’est vraiment l’équilibre entre confort, accessibilité et évolution possible qui va compter.

Basse 4 cordes, 5 cordes… ou ukulélé-basse ? Le choix qui ne bride pas ta progression

Le fantasme de la basse 5 cordes surgit rapidement quand on zieute les sections “gros son” des magasins. Pourtant, pour 95% des débutants (et même la majorité des pros dans le rock, la funk ou la pop), la 4 cordes reste le choix le plus logique et efficace. Comme le disent si bien Nathan East et Carol Kaye (deux monuments de la basse studio — sources : MusicRadar), “commencer simple, c’est jouer longtemps et sans frustration”.

  • Basses 4 cordes : Elles facilitent les premiers placements, te forcent à construire un vrai groove sans te perdre dans des graves profonds dont tu n’auras pas l’utilité avant plusieurs années de pratique. C’est aussi le format qui t’ouvre le plus de tutos en ligne et de cours gratuits.
  • Basses 5 cordes : S’adressent plutôt à celles et ceux qui veulent explorer le métal, le jazz fusion, ou qui ont déjà une main solide (allonger son petit doigt pour choper le Si grave, c’est... sportif !).
  • Ukulélés-basses / “short scale” : Là, on entre dans le royaume du fun : miniformat, manche ultracourt, possibilité de jouer sur un tabouret de cuisine. Anecdotique au début, mais très sympa pour les ados ou en voyage (modèles : Kala U-Bass, Ibanez Mikro). C’est une niche, certes, mais ça peut décoincer bien des situations.

Grille de lecture : comparatif des basses populaires pour débutants

Pour ne pas t’y perdre dans les comparatifs géants, voici une synthèse des modèles qui font l’unanimité parmi les profs et sur les forums, avec les infos clés qui font la différence à la maison.

Modèle Poids Diapason Type Points forts Prix neuf (€)
Squier Affinity Precision Bass PJ ~3,8 kg 34” Passive Facile à régler, très répandue, polyvalente 225-260
Yamaha TRBX174 ~3,5 kg 34” Passive Confort moderne, manche agréable, sonorité équilibrée 240-270
Ibanez GSRM20 Mikro 2,8 kg 28,6” Passive (compacte) Ultra légère, idéale enfants-adultes petites mains 170-200
Cort Action PJ ~3,8 kg 34” Passive Bonne électronique, fiabilité, très bon rapport qualité-prix 230-250

(source infos prix et poids : Woodbrass, Thomann, TalkBass forums)

L’importance de l’ampli (ou de l’audio-interface)... à la maison

Même la meilleure basse aura bien du mal à t’enthousiasmer si le son qui sort de l’enceinte ressemble à un vrombissement d’abeille. Aujourd’hui, pas besoin de dépenser une fortune : les petits amplis (15 à 30W) à modélisation offrent des sons bluffants pour moins de 100 à 130 € (par exemple le Fender Rumble 15, GuitarWorld). Mais beaucoup de débutants adoptent désormais l’audio-interface : brancher la basse dans son ordi, utiliser un casque, et profiter d’un nombre infini de simulations d’ampli (Focusrite Scarlett Solo, par exemple), ça permet de jouer/discrètement/déranger personne.

Petite astuce : un câble de bonne qualité (10/15 €) et un casque fermé (évite les écouteurs qui saturent vite) changent franchement l’expérience d’écoute, surtout si tu bosses souvent de nuit !

Basse d’occasion ou basse neuve : vrai dilemme ?

Le marché de l’occasion n’a jamais été aussi vivant : sur Leboncoin, Reverb ou Marketplace, on trouve souvent des basses à -40% de leur valeur neuve, parfois à peine utilisées (rapport bilan Reverb 2023 : plus de 180 000 basses échangées dans l’année en Europe, dont 42% par des débutants !).

  • Le plus : Profiter d’un instrument déjà “rôdé”, souvent mieux réglé qu’en magasin, voire équipé de meilleures cordes (parfois, c’est le petit geste du vendeur geek).
  • L’attention : Toujours tester (ou demander une vidéo détaillée) avant achat : vérifie la droite du manche, le bon état des mécaniques, et qu’aucune fente suspecte ne traîne autour du chevalet ou du sillet.

Au moindre doute, privilégier un achat magasin ou un site spécialisé qui propose un retour “satisfait ou remboursé”. C’est le meilleur joker pour ne pas bloquer à la première galère.

Astuce : progresser chez soi sans se décourager

Le principal écueil pour un débutant à la maison, c’est la routine solitaire. Quelques pistes simples pour tenir la distance et progresser “en groove” :

  1. Choisir rapidement 10 morceaux faciles (la quasi-totalité du catalogue AC/DC, Red Hot “Dani California”, The Clash “London Calling”, ou Aya Nakamura “Comportement” côté français). Leur point commun ? Des lignes répétitives et accrocheuses, parfaites pour la main droite.
  2. Utiliser une méthode YouTube ou appli (BassBuzz, SBL, “Funky Bass Space” sur Insta) : l’effet tuto/communauté maintient la motivation. Un rapport FutureLearn 2022 indique que 79% des débutants qui suivent des tutos vidéo tiennent le cap six mois ou plus (contre 52% seuls avec une méthode papier).
  3. Enregistrer ses progrès (même sur smartphone). Rien de plus motivant que de s’entendre… un mois plus tard, et mesurer le chemin parcouru.
  4. Se fixer un “mini-groupe” virtuel : Beaucoup d’applis (JamKazam, Soundtrap) permettent de jouer à distance avec d’autres — grand luxe pour le moral.

Un conseil bonus : accorde-toi un vrai coin “musique” chez toi. Rien de plus agréable que de retrouver ton instrument prêt à jouer, plutôt que de devoir tout sortir du placard !

Aller plus loin : la basse, la maison, et après ?

La bonne surprise, c’est qu’une basse bien choisie t’accompagnera facilement pendant plusieurs années. Les modèles cités ici sont la base d’un solide parcours amateur, et certains les gardent sur scène ou en home studio, même longtemps après avoir eu le "virus". Ce qui compte, c’est de choisir un instrument qui donne envie de revenir chaque jour, et qui ne ferme aucune porte vers tes envies futures — jouer en groupe, t’enregistrer, explorer le jazz ou le metal, tout reste possible !

La magie de la basse, c’est de transformer chaque salon, chaque chambre, chaque session improvisée en terrain de jeu. Branche, joue, progresse… et surtout, ose le groove, où que tu commences !

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